Thriller psychologique
Editions Belfond noir - 3 février 2022 - 368pUn thriller psychologique qui réserve certes une lente montée en tension, mais une construction implacable.
L'histoire est inspirée d'un fait divers. Je n'ai pas reconnu lequel étant peu à la page journalistique des meurtres ! Mais grâce à une autre lectrice j'ai pu connaitre le nom de l'affaire : L'affaire Zawadzki les amants diaboliques d’Orgères. Effectivement l'inspiration est totale.
Entre le titre et le début de l'histoire on se doute rapidement où l'auteur va nous embarquer. Difficile de donner son avis sans spoiler, donc attention en lisant ma chronique.
La première partie, l'auteur pose la trame, une étrange Camille, un gentil docteur amoureux Paul et des faux semblants à l'infini. La seconde partie comportera le procès et la vérité derrière les mensonges.
Paul quitte sa femme, Hélène, pour s'afficher aux bras de la belle Camille nouvelle arrivante de sa bourgade beauceronne. Son mari militaire est rarement là, Camille a beaucoup de temps libre. Sa petite fille Céleste est étrange, mais Paul se dit qu'il parviendra à l'apprivoiser avec un peu de patience. Il forme une nouvelle famille, seule ombre au tableau : Marc, qui revient maltraiter régulièrement sa femme.
Paul le médecin qui a toujours fait le bien pour son prochain va rester sur cette lignée et faire le bien cette fois pour sauver Camille de son tortionnaire.
Il y a un avant et puis il y a un après. Camille change, Paul est sur le banc des accusés, mais Camille aussi. Qui a manipulé l'autre, qui est le véritable coupable ? L'amour peut -il nous sauver de tout et de tous ?
L'amour rend fou, l'amour rend aveugle. Paul est un homme cultivé, issu d'une famille bourgeoise, comment se laisse-t-il embrigader ainsi ? Parce que vous l'aurez compris moi je suis du côté de Paul, je le plains ce brave Paul qui ne voit rien venir, qui croit en l'amour et en la pureté. J'avais tellement envie de le secouer par moment. Même quand l'évidence lui saute aux yeux, il laisse le noir de côté et n'admire que la beauté.
Le roman m'a inspiré beaucoup de réflexions sur l'amour et la passion, le côté psychologique monte doucement en puissance. Il m'a été très facile d'imaginer les décors, de donner vie aux personnages, un seul m'a cependant totalement dérouté c'est Céleste. Arrivée à la fin, j'ai encore un peu de mal à appréhender son rôle. Est-ce que c'est voulu ou est-ce un pur hasard ? Je pense qu'elle pourrait tenir la vedette d'un autre roman à elle toute seule, la digne héritière de sa mère !
L'auteure s'emploie à décortiquer une histoire passionnelle jusqu'à la tragédie, et sur ce point elle le fait très bien. Il y a beaucoup de nuances et de profondeur dans le récit. Toutes les explications donnent du sens aux actes. Il est délicat de juger quand on a pas marché dans les pas de quelqu'un, ce pauvre Paul peut on vraiment lui en vouloir finalement ?
Un roman psychologique, dont la lenteur du récit, lui confère un côté fascinant, il faut tout de même s'accrocher au début pour atteindre cet effet de grâce. L'auteur nous plonge dans la contemplation de cette histoire d'amour toxique. Elle la décrit fidèlement, on dirait presque qu'elle l'a déjà vécue (bon j'espère qu'elle n'a tué personne !).
L'histoire issue d'un fait divers, ne manque pas de crédibilité, elle est bien narrée, et a un côté fascinant et voyeurisme, qui se manifeste dès le premier chapitre. D'ailleurs, les chapitres sont courts et s’enchaînent facilement. Un peu de répétition c'est dommage.
Un très bon récit, je ne le classerai pas dans mes favoris en première lecture, mais il est probable qu'une seconde lecture lui donne plus de points positifs.
Je vous le recommande malgré de légers bémols, et j'aimerais d'ailleurs trouver d'autres lectrices pour m'éclairer sur des petits détails qui m'ont échappé notamment sur Céleste.
Présentation de l'éditeur : La cinquantaine, père et mari aimant, Paul Ménard est un médecin dévoué, rassurant, autour de qui gravitent les habitants d’une bourgade beauceronne. Jusqu’à ce jour de printemps 1997 où son regard croise celui d’une femme éblouissante. Camille.
Peu après, la belle se rend au cabinet médical. Les visites se répètent, Paul succombe. Dîner aux chandelles, timbales de saumon. Camille sait vivre, Camille sait aimer.
Mais Camille est mariée. Un militaire toujours en mission. Un homme dur, indifférent, souvent violent. Paul veut la sauver. Il n’en dort plus, divorce, délaisse ses patients, enrage de sa lâcheté.
13 juillet 1998. La France est championne du monde. Et le docteur Paul Ménard prend une décision irréversible…
Et un de plus que tu me donnes le goût de lire , de quoi alimenter en détente le long hiver de chez nous. Merci Laure
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