lundi 10 août 2020

Mauvaises herbes - Dima Abdallah

Roman 

Editions Sabine Wespieser -  27 aout 2020 - 254 p

Mauvaises herbes Dima Abdallah avis chronique happybook

Un très bel hommage aux personnes incapables de dialoguer malgré l'amour qu'ils se portent, à tous ceux qui se sentent "etrangers" dans leur monde, les inadaptés sociaux qui malgré leurs efforts ne parviendront jamais à faire corps avec les autres.

Il nous emporte dans un tourbillon d'émotions fortes sans nuance et qui vous chamboulent.

Cette relation entre un père et une fille difficile, tous deux sont incapables de mettre des mots à leurs maux, qui les sauveraient pourtant. Mais cette fusion qui ne s'est jamais faite entre eux ne se fait pas non plus avec les autres. Inadaptés et malheureux, nous rentrons au coeur de leurs tourments dans un huis clos ou le dialogue ne commencera jamais.

Ecrit avec délicatesse, le roman se lit d'une traite, on retient son souffle dans l'espoir du premier mot. On se promène parmi les plantes, où de ça de là germent des mauvaises herbes sans oter la beauté des jardins. Les deux protaganistes se qualifient ainsi et sur le chemin de la rédemption et de l'acceptation un deuil se fait.

C'est un roman fort qui parlera à beaucoup car qui ne s'est jamais senti "inadapté" au moins une fois dans sa vie ?

La tristesse est omnis présente mais elle est magnifiée sous la plume de Dima.
N'ayez pas peur de vous y plonger, la guerre en fond n'est pas émergente pour les réfractaires de ces sujets. C'est avant tout un roman profondément humain, que l'on croirait presque biographique.

Ce roman a été lu dans le cadre du coup de coeur version Fémina. 

Mauvaises herbes Dima Abdallah avis chronique happybook


Présentation de l'éditeur : Dehors, le bruit des tirs s’intensifie. Rassemblés dans la cour de l’école, les élèves attendent en larmes l’arrivée de leurs parents. La jeune narratrice de ce saisissant premier chapitre ne pleure pas, elle se réjouit de retrouver avant l’heure « son géant ». La main accrochée à l’un de ses grands doigts, elle est certaine de traverser sans crainte le chaos. Ne pas se plaindre, cacher sa peur, se taire, quitter à la hâte un appartement pour un autre tout aussi provisoire, l’enfant née à Beyrouth pendant la guerre civile s’y est tôt habituée. Son père, dont la voix alterne avec la sienne, sait combien, dans cette ville détruite, son pouvoir n’a rien de démesuré. Même s’il essaie de donner le change avec ses blagues et des paradis de verdure tant bien que mal réinventés à chaque déménagement, cet intellectuel – qui a le tort de n’être d’aucune faction ni d’aucun parti – n’a à offrir que son angoisse, sa lucidité et son silence. L’année des douze ans de sa fille, la famille s’exile sans lui à Paris. Collégienne brillante, jeune femme en rupture de ban, mère à son tour, elle non plus ne se sentira jamais d’aucun groupe, et continuera de se réfugier auprès des arbres, des fleurs et de ses chères adventices, ces mauvaises herbes qu’elle se garde bien d’arracher. De sa bataille permanente avec la mémoire d’une enfance en ruine, l’auteure de ce beau premier roman rend un compte précis et bouleversant. Ici, la tendresse dit son nom dans une main que l’on serre ou dans un effluve de jasmin, comme autant de petites victoires quotidiennes sur un corps colonisé par le passé.

Petite biographie sur l'auteur : Dima Abdallah est une auteure libanaise née en 1977..
Après des études d’archéologie, elle s’est spécialisée dans l’antiquité tardive. Mauvaises Herbes est son premier roman.


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